RESUME DU TEMPS
VIOLAY 1998
S'il faut faire ressortir les principaux événements météorologiques marquants de cette année 1998, on peut citer, par ordre chronologique :
Globalement, 1998 est une année douce (9.4° de température annuelle moyenne, soit un excédent de 0.8° par rapport à la normale 1961-1990), et sèche (830.9 mm de cumul annuel, déficit d'environ 150 mm vis-à-vis de la normale pour la même période).
Les principales caractéristiques de cette année :
Janvier, février, mars, avril, mai, juin, juillet, août, septembre, octobre, novembre, décembre.
Deux principales périodes thermométriques sont à signaler ce mois-ci :
La première quinzaine, très douce, qui ne comporte qu'un seul jour de gel (-0.2° le 15), des températures maximales qui dépassent à cinq reprises les 10° (12.4° de maxi le 12).
La seconde quinzaine, nettement plus froide, avec quinze jours de gel (-10.1° de mini le 30) dont 6 sans dégel. La neige tient au sol à partir du 20, toutefois, la couche ne dépasse pas 5 cm.
Dans l'ensemble et malgré le refroidissement de seconde quinzaine, la température moyenne mensuelle se situe nettement au-dessus de la normale.
Janvier est traditionnellement peu arrosé dans notre région, ce premier mois de l'année ne failli pas à la règle avec seulement 55.4 mm répartis en seize jours de précipitations.
A la simple vue de la température moyenne, février 1998 est la copie conforme de février 1997 (5.5° de température moyenne pour ce mois, 5.4° pour celui de l'année passée). Il est bon de rappeler, qu'à Violay, la température moyenne d'un février normal est d'environ 1.6°, c'est dire si ce mois-ci est exceptionnellement doux. A titre d'exemple, ce mois est aussi doux qu'un février banal à Montélimar ! La ressemblance entre février 1998 et février 1997 se traduit aussi bien dans la température minimale (1.3° de moyenne en 1997 contre 1.2° cette année) que maximale (9.6° de moyenne l'année passée et 9.7° en 1998). Mis à part la journée du 17, la seconde décade est extraordinairement chaude avec des températures maximales dignes d'un mois de mai (17.8° le 13, 17.2° le 14, 17° le 12) et des températures minimales tout aussi printanières (7.1° le 13, 7.7° le 11, 8° le 15 et 18). Le 9 voit s'achever une période de 24 jours consécutifs avec gel. La période anticyclonique débutée le 26 janvier, ne prend fin que le 21 février ; il ne tombe durant cette période que 1.2 mm, dont 0.3 mm de rosée. Dans notre région, les situations anticycloniques engendrent fréquemment de fortes inversions thermiques, ce mois ci nous en donne quelques exemples : en ce qui concerne la température minimale et sur la période du 10 au 16, il fait en moyenne plus froid de 9° à Feurs (350 m plaine du Forez) qu'à Violay (830m) ! La valeur extrême est atteinte le 16 où l'on relève 8° de température mini à Violay contre -2.6° pour la station automatique de Feurs, soit une inversion d'au moins 10.6° !
La ressemblance entre février 1998 et février 1997 se traduit aussi dans la faiblesse du cumul des précipitations : 27.9 mm pour ce mois ci contre 28.3 mm l'année passée.
La sécheresse amorcée fin janvier se poursuit durant ce mois. La quasi-totalité du maigre cumul de précipitations tombe entre le 8 et le 12, et laisse au sol une mince couche de neige (2 à 4 cm) durant quatre jours. En fin de mois, le cumul annuel est de 115.6 mm alors qu'il devrait être de 200 mm.
La moyenne mensuelle de la température moyenne, identique à celle de février (5.5°), est environ un degré au-dessus de la normale. Ce sont surtout les températures maximales qui sont élevées (10° de moyenne et même 18.1° de moyenne pour les 5 derniers jours). Les douze jours avec gel se concentrent plutôt en milieu de période, produisant de fortes gelées les 10, 24 et 25 avec respectivement -6.4°, -5.1°, -6.0°. Citons enfin le seul jour sans dégel, le 12, avec une température maximale de -1°.
Avril 1998 marque la fin d'une série (débutée en août 1997) de huit mois consécutifs à température moyenne supérieure à la normale. En effet, la température moyenne de ce mois (7.0°) correspond exactement à celle d'un avril normal. La seconde décade est particulièrement froide (3.0°) les chutes de neige sont quasi-quotidiennes, la couche atteint 9 cm le 13 (lundi de Pâques, jour le plus froid du mois), ce qui constitue la plus importante épaisseur de cet hiver 97-98. Le célèbre dicton "Noël au balcon Pâques au tison" est, cette année, amplement vérifié : 10.5° de moyenne le 25 décembre 1997 contre -0.3° pour l'ensemble du week-end pascal ! Ce mois est extrêmement neigeux puisque à lui seul, il comporte plus de jours avec chute de neige que janvier et février 1998 réunis (13 contre 10). Cette prolongation de l'hiver n'est pas extraordinaire : avril 1994 comportait 12 jours avec neige et 14 avec gel. La dernière chute de neige se produit le 27, neige qui tient au sol toute la matinée.
Le cumul mensuel des précipitations s'élève à 107.6 mm, soit environ une fois et demi le cumul normal. Il faut remonter à juin 1997 pour retrouver un excédent comparable. Il est à noter que ce ratio de 1.5 fois la normale n'a rien d'exceptionnel, souvenons-nous de novembre 1996 où cette proportion s'élevait à trois. Cet apport liquide s'infiltre bien dans le sol puisque ces 107.6 mm tombent en 25 jours dont 13 jours avec chute de neige et 6 jours avec neige au sol.
Encore beaucoup de douceur ce mois ci, puisque la température moyenne se situe deux degrés et demi au-dessus de la normale. C'est essentiellement la seconde décade qui voit le thermomètre grimper vers des valeurs dignes de juillet (17.3° de moyenne au lieu des 12° habituels) ; les températures maximales sont particulièrement élevées (25.6° le 12, 26.0° le 10 et même 26.7° les 11 et 14). Toujours en ce qui concerne la température, les deux autres décades sont soit conforme à la saison pour la première (6.0° de moyenne le 5, jour le plus froid du mois), soit légèrement fraîche pour la dernière (2.0° de mini le 23). L'ensoleillement est généreux durant cette période : environ 17 jours de plein soleil entre le 5 et le 25. Cette omniprésence du soleil engendre évidemment une sévère sécheresse ; le pluviomètre ne recueille que 0.4 mm (dont 0.2 mm de rosée) entre le 3 et le 26. Heureusement, la pluie revient durant les cinq derniers jours (22.0 mm le 27, 26.3 mm le 28, 23.8 mm le 31) et le cumul mensuel avoisine les 100 mm (99.4 exactement), ce qui dépasse légèrement la valeur normale.
La douceur générale persiste, puisque la température moyenne dépasse d'un bon degré celle d'un juin classique. Il faut remonter à novembre 1996 pour retrouver un mois à température inférieure à la normale ; si on calcule, au 30 juin 1998, la moyenne de température des douze derniers mois, on arrive à une valeur exceptionnelle de 10.7 °.
Les première et dernière décades sont estivales (24.5° et 27.6° l'après-midi des 4 et 5, 28.7° et 29.6° pour le maxi des 20 et 21), il en va autrement de la deuxième décade (3.3° de mini et 11.2° de maxi le 12 - jour le plus froid du mois - la neige refait son apparition au-dessus de 1100 à 1200 m). Les orages sont bien présents durant cette période : on relève 8 jours avec tonnerre dont 3 avec grêle. L'orage le plus violent (grêlons d'environ 1.5 cm de diamètre) survient le samedi 27 entre 16h et 16h30, on recueille ce jour là 27.6 mm.
La série des mois à température anormalement douce se poursuit en ce mois de juillet : 18.1° de moyenne, c'est-à-dire 0.8° d'excédent vis-à-vis de la normale ; ce sont surtout les températures maximales qui sont élevées (23.4° de moyenne contre 22.2° pour un juillet classique). Si la première décade est plutôt fraîche (moyenne de : 14.3° le 3, 14.9° le 4 et 13.6° le 8), les deux dernières sont largement estivales (18.7° de moyenne pour la seconde, 19.2° pour la dernière).
Les 19 et 20 la canicule sévit et on enregistre, pour ces deux journées, une température maxi supérieure à 30° (respectivement 31.2° et 30.1°) ; il faut remonter 3 ans en arrière pour que la barre des 30° soit franchie (30.1° le 26 juillet 1995), cette valeur de 31.2° n'est pourtant pas un record pour un mois de juillet, toujours en 1995, on relevait 33.0° le 20 juillet et même 33.6° le 21. La journée du 19 est aussi remarquable par son amplitude thermique (différence entre le max et le min de ce jour) qui s'élève à 17.5° : valeur record depuis au moins le 1er janvier 1995. Cette amplitude inhabituelle pour Violay peut paraître bien banale à des stations de plaines ou vallées encaissées qui enregistrent tous les ans des valeurs approchant ou dépassant les 25°. Ces amplitudes quotidiennes faibles sont une des caractéristiques principales des stations situées au voisinage du sommet d'une région montagneuse.
La plaine du Forez (station automatique METEO-FRANCE de Feurs) enregistre, durant ces deux jours, des températures maximales autrement plus élevées : 36.5° le 19 et 34.7° le 20, ici encore, on est loin des 37.7° et 38.7° des 20 et 21 juillet 1995, et encore plus loin du 41.2° du 31 juillet 1983 (record absolu pour cette station et pour le département).
Comme souvent en ce mois d'été, les orages sont essentiellement à l'origine des précipitations : on peut distinguer trois périodes arrosées ce mois-ci : 31.2 mm pour la période du 1er au 3, 12.5 mm dus à l'orage du 19 et 26.7 mm entre le 26 et 27. Le cumul mensuel s'élève à 76.6 mm, valeur qui coïncide parfaitement à sa valeur normale. Si l'on s'intéresse au cumul annuel des précipitations, on constate qu'avec 477.1 mm cette année 1998 reste déficitaire d'environ 100 mm.
La chaleur est encore au rendez-vous de ce dernier mois d'été météorologique : 18.7° de température moyenne, soit environ 2° de plus que la normale.
Le mois débute dans la fraîcheur (11.7° de moyenne les 1er et 2) et l'humidité (les deux tiers du maigre cumul mensuel tombent durant ces deux jours : 23.1 mm).
La température maximale fait un bond de 6.4° entre 2 et le 3 puis ne cesse d'augmenter jusqu'au 11.
La température minimale reste fraîche jusqu'au 7 (9.4° le 3, 13.1° le 7), puis augmente elle aussi jusqu'au 11 (saut de 5.1° entre le 7 et le 8).
Entre le 7 et le 12, la région subit une très forte canicule (apogée le 11 avec 34.8° de maxi - record pour un mois d'août- et 24.4° de mini).
Certes les températures maximales sont plus élevées en plaine qu'à Violay (37.9° et 38.4° à Feurs les 10 et 11), mais les températures minimales y sont nettement plus supportables (15.5° et 16.1° à Feurs les 10 et 11 contre 23.2° et 24.4° à Violay) soit une inversion nocturne de l'ordre de 8° durant 4 jours !
Si l'on compare la température moyenne entre Feurs et Violay durant la canicule, on constate qu'il fait plus chaud en altitude qu'en plaine (26.1° pour Violay contre 25.4° pour Feurs).
Cette inversion se retrouve à l'échelle régionale puisque aucune des stations de plaine du Lyonnais-Dauphiné ne bat de record, tandis que Bourg-Saint-Maurice (Savoie 890m) enregistre un nouveau record pour un mois d'août (34.7° le 11 contre 34.4° le 16/08/1974).
Au niveau national, des stations du centre et de l'Est comme Orly, Romilly, Langres, Nancy, Metz, battent des records absolus (c'est-à-dire tout mois confondu).
Dans notre département, le record absolu du 31/07/1983 (41.2° à Feurs, 40.8° à Bouthéon) reste bien accroché.
Les 27, 28 et 29, les températures minimales accusent une forte baisse (mini le 28 avec seulement 3.6°), les maximales se maintiennent à un niveau correct grâce au bon ensoleillement.
La canicule suivie de la mini vague de froid font d'août un mois singulièrement contrasté pour Violay (31.2° de différence entre l'après-midi du 11 et le petit matin du 28).
C'est, depuis août 1997, le premier mois avec une température moyenne déficitaire (-0.6° par rapport à la normale). La première décade est un prolongement de l'été (maximales de 26.5° le 1er, 27.0° le 9 et 27.7° le 2 ; minimales de 17.3° le 1er, 18.5° le 2). Un refroidissement débute le 10 et nous perdons, en 4 jours, 15° sur la température moyenne et même 19.4° sur la maximale (seulement 7.6° de maxi le 13). Cette journée du 13 est exceptionnelle puisque quelques flocons mouillés se mêlent à la pluie vers 16h00. A 1000m, au sommet de la commune, (tour Matagrin) la neige tombe à gros flocons, mais ne blanchit pas le sol.
La seconde quinzaine se déroule dans la fraîcheur (seul le 22 nous gratifie d'une température maximale de 20°).
Ce mois est relativement bien arrosé (cumul mensuel de 103.7 mm) soit environ 15 mm de plus que la normale. Les périodes de pluie sont bien réparties : 26.5 mm le 4, 29.3 mm du 10 au 15, 36.0 mm du 24 au 30.
Le déficit hydrique annuel est malgré tout encore bien marqué (cumul de 616.9 mm au 30 septembre, contre les 750 habituels).
Ce mois nous offre le même type de temps que septembre : frais et bien arrosé.
8.9° de température moyenne mensuelle ce qui constitue un déficit de 1.2° vis-à-vis de la normale. Les températures sont relativement homogènes : l'écart entre la plus basse ( 2.5° les 8 et 19) et la plus élevée (18.9° le 23) est seulement de 16.4°.
99.2 mm de cumul mensuel, c'est un excédent d'environ 20 mm par rapport à la normale. Les périodes pluviométriques sont principalement localisées au début (56.9 mm pour la première décade, dont 28.5 pour la seule journée du 2) et en fin de période (35.2 mm entre le 23 et le 30). Il est à signaler qu'aucun orage n'est enregistré durant le mois.
Ce dernier mois de l'automne météorologique est sans conteste à classer parmi les novembre les plus froids : 2.0° de température moyenne mensuelle, soit un déficit de 2.5° vis-à-vis de la normale 1961/1990.
Nous sommes tout de même assez loin des 1.3° de novembre 1985.
Après une première décade relativement douce (18.1° de maxi l'après-midi du 9), un énorme anticyclone se forme en Sibérie et le mercure ne cesse de descendre jusqu'au 22 où l'on relève -10.8° de température mini. Même si cette valeur reste très basse pour un mois de novembre, elle n'est pas exceptionnelle puisqu'il suffit de remonter seulement 6 ans en arrière pour la retrouver : -10.8° le 23/11/1993.
Il gèle quotidiennement du 16 au 30, le nombre de jours sans dégel est de 4, la journée du 22 est la plus froide avec -10.8° de mini et -3.5° de maxi.
Les précipitations se concentrent au début et en fin de mois (8.8 mm le 3, 10.4 mm le 10, 37.8 mm entre le 25 et le 30) la neige blanchit le sol les 26, 27, 29 et 30.
La vague de froid amorcée dés la mi-novembre se poursuit durant la première décade (9 jours avec gel dont 7 sans dégel) pour se s'achever le 10. Une mince couche de neige (9 cm maxi) couvre le sol jusqu'au 10. Nous totalisons donc 24 jours avec gel consécutifs, entre le 16/11 et le 9/12 ; série pour le moins exceptionnelle en automne. Après cette première décade froide (-2.0° de température moyenne) un temps plus perturbé et très doux se met en place jusqu'au 19 (températures maxi de 13.3° le 15, 13.5° le 18). La journée du 18 voit une inversion thermique très prononcée entre Violay et Feurs (7.0° de mini à Violay contre -3.4° sur les bords de Loire). Le froid revient temporairement jusqu'à Noël (-6.9° comme minimale le 22, -6.8° le 23, 8 cm de neige), puis l'année s'achève dans une bonne douceur (6.5° de température moyenne pour les six derniers jours).
Ce mois est très faiblement arrosé (38.8 mm de cumul mensuel, soit un déficit d'environ 40 mm vis-à-vis de la normale). Les précipitations ont principalement lieu en fin de période froide (13.7 mm le 10) et le 20 (11.1 mm sous forme neigeuse).
M.Gagnard
* Les valeurs normales sont celles de la période 1961-1990